“Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi.
Livre des Psaumes, Ps 22, v. 4
Nous sommes en Éthiopie avec un groupe d’étude quand le guide nous annonce l’imminence de la fermeture de l’aéroport pour cause de COVID-19. Partis depuis des semaines, nous ignorons totalement la pandémie qui galope en Europe. La fragilité de notre humanité nous réveille brutalement.
Notre avion atterrit parmi les derniers. L’aéroport est presque vide et n’est plus qu’un labyrinthe de couloirs inutiles. Nous avons quitté le berceau des premiers hommes pour découvrir le programme proposé par l’homme moderne : télévision, commerce électronique, masques, gestes barrières et solitude… Une relation humaine réinventée, innovante pour certains, une humanité dépouillée de sa vocation d’aimer ; un cauchemar pour moi.
Quelques heures d’avion ont suffi pour franchir les 25 000 années de l’histoire de l’humanité. Du premier caillou taillé jusqu’à un présent inattendu, celui de l’effondrement de la relation sociale. Pourtant, il s’en est passé des aventures depuis l’apparition d’Homo sapiens ; des sommets d’intelligence, des abîmes regrettables, mais surtout, la naissance de l’amour sans calcul.
Le paradoxe m’apparaît : l’humanité, pour se protéger, n’a rien trouvé de mieux que de se détruire elle-même. Un refus d’être vivants, d’être aimants et d’être aimés ; une peine contre nature ajoutée à la maladie.
Le bec cloué derrière le masque, les mains contre le corps, le regard méfiant, la société nous isole. Mais sommes-nous vraiment seuls ?
Je l’ai vu. Il se moque des règles, sourit aux anges et n’attend que nos bras. Anatole est né il y a 15 jours à peine. Mon premier petit-fils. Le mystère de la vie se renouvelle devant moi comme jadis en Éthiopie. En ce présent désolé, l’émerveillement resurgit, l’annonce heureuse se manifeste. Dieu est bien là, fidèle. Il partage avec nous cet instant de joie, d’étonnement et d’épanouissement. Par la vie donnée, sa parole nous atteint et nous donne la force de sourire dans l’attente du retour des étreintes fraternelles. Comme le pape le déclarait : « Soyez des messagers de la vie en temps de mort. » Il n’y a pas de doute, Anatole a déjà tout compris !
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À vous la parole
35 commentaires
Rédiger un commentaire« Merci Christophe pour votre méditation, et je souhaite la bienvenue à Anatole,
Lire la suite"Malheureusement", il y a cette pandémie qui gâche tout de même en partie la joie. Avec tous ces gestes barrières, nous s... »
monette - 22 mars 2021 - 15:08
« Merci pour ce message qui vient m'éclairer . Il est comme un arc en ciel, dans mes peurs.
Lire la suiteOui, car je ne voyais plus l'annonce d'une naissance comme une joie, mais plutôt une peur pour l'enfant à veni... »
celine - 22 mars 2021 - 11:22
« J'ajoute que j'ai été très choquée quand des personnes ont manifesté pour avoir LEUR messe et LEUR Eucharistie au moment où la pandémie était au plus haut niveau de malades, d'hôpitaux bondés ? ... »
Lire la suiteMarie-Jo - 21 mars 2021 - 23:08
« Christophe a r'il dit qu'il ne fallait pas respecter les gestes barrières ? Je n'ai sans doute pas la même lecture que Godelieve et d'autres. Aujourd'hui c'était la journée du CCFD., 5ème dimanche de ... »
Lire la suiteMarie-Jo - 21 mars 2021 - 23:03
« Merci à Françoise Hubert et à Godelieve qui nous invitent à mettre les nuances nécessaires au message de Christophe. Un amour profond se dit souvent à travers l'acceptation des gestes barrières qui ne... »
Lire la suiteMadeleine - 21 mars 2021 - 22:31
« Entre autre j'ai retenu cette phrase, et je la partage avec vous : "l’humanité, pour se protéger, n’a rien trouvé de mieux que de se détruire elle-même. Un refus d’être vivants, d’être aimants et d’êt... »
Lire la suiteclaudemarie - 21 mars 2021 - 21:41