Chaque Semaine sainte, la montée vers la Pâque du Seigneur, son passage de la mort à la vie, rend incontournable le récit, ce vendredi, de son passage de sa vie à sa mort. Il nous faut chaque année traverser l’épreuve insoutenable du récit de sa Passion comme on entendrait le récit de la torture d’un frère ou d’un ami, ou bien alors il nous faut choisir de nous en tenir à bonne distance liturgique, ce qui est plus insoutenable encore.

Dans la symphonie évangélique des récits de la Passion, il est, en Luc, une formidable lueur d’espérance au cœur des ténèbres, la promesse de Jésus faite au « bon larron » : « Aujourd’hui tu seras avec moi en paradis ! » Cette promesse de Jésus m’habite chaque fois qu’un être cher rend son dernier souffle. Le rendez-vous n’est pas pris pour la fin des temps, dans une eschatologie lointaine et un peu trop théologique pour les humains que nous sommes. Non, l’éternité entre dans un temps humainement mesurable. Le paradis, c’est ici et maintenant, même si cet « aujourd’hui », ça peut être encore dans longtemps quand on meurt crucifié sur le bois d’une croix. C’est le temps de l’espérance au cœur de l’épreuve, quand une minute peut sembler une éternité. L’acte de foi du bon larron permet à Jésus de dire son espérance et de se nourrir lui-même de cette formidable promesse faite à celui qui est à cet instant son plus proche compagnon.

Ma vie n’est pas celle d’un ange et je peine à y reconnaître l’idéal de sainteté qui hante mon imaginaire. Mais le « bon larron », c’est autre chose ! Je ne suis sans doute pas meilleur que lui, mais pas pire non plus. La promesse de Jésus m’est adressée à moi, à chacun de nous, pour autant que nous parvenions à garder vivante jusqu’à notre dernier souffle la foi en ce Dieu qui s’est entièrement donné à nous, livré sur le bois de la croix en la personne de Jésus, Dieu sauve.

Pour mieux connaître Monseigneur Jean Paul Vesco, regarder cette vidéo sur le site du Jour du Seigneur.